lundi 29 septembre 2008

On peut apporter son manger


C’était un petit bistrot près du canal. L’enseigne indiquait « Chez Dédé », bien que l’intéressé ne fût plus de ce monde depuis longtemps, et que l’actuel propriétaire des lieux s’appelât Bruno. C’était un établissement intemporel, comme voguant dans une dimension parallèle. La façade en briques portait les cicatrices des années passées et des intempéries, et à la fenêtre, les rideaux à petits carreaux rouges et blancs contribuaient à l’ambiance désuète que l’on pouvait rechercher dans ce genre d’endroit. C’était un décor que l’on eût cru sorti d’un film de Marcel Carné, avec comme ultime touche rétro, scotchée à la vitre, une affichette jaunie sur laquelle on s’était appliqué à écrire jadis au gros feutre noir :


ON PEUT APPORTER SON MANGER


Les clients les plus fidèles étaient comme le patron, des personnages pittoresques qu’auraient pu inventer les frères Prévert.
Il y avait le surnommé La lorgne, un clochard habillé de bric et de broc qui couchait sous les ponts, et venait se réchauffer dans le bistrot l’hiver et y chercher de l’ombre l’été ; M. Lelong qui, comme son nom l’indiquait parfaitement, était très grand et très maigre ; M. Roger, un ancien marinier toujours coiffé d’une casquette noire ; et Mme Gabrielle, une dame pipi à la retraite qui achetait ses vêtements aux puces, et traînait toujours avec elle un tas de sacs où elle enfournait ce qu’elle découvrait d’intéressant dans les poubelles.
Tout ce petit monde se retrouvait principalement le midi et le soir, pour y apporter son manger, suivant la coutume de la maison garante d’une pratique inhérente aux bistrots populaires d’antan.
Ainsi, La lorgne sortait-il son bout de baguette farcie de rondelles de saucisson qu’il mastiquait debout au comptoir en le rinçant avec deux ou trois ballons de rouge. M. Lelong amenait quant à lui son Tupperware rempli de ragoût qu’il accompagnait d’un demi pression. Pour ce qui était de M. Roger, sa bouche édentée et ses problèmes de foie le cantonnaient aux salades et à l’eau minérale. Et enfin, Mme Gabrielle, qui semblait piquer dans la nourriture de ses chats, commandait toujours un quart de blanc sec pour faire passer ses pâtés douteux.
Bruno, le patron, petit gros quinquagénaire toujours vêtu d’un marcel et d’un pantalon flottant, se mettait parfois de la partie avec un quelconque plat réchauffé au micro-ondes et un verre de Beaujolais.
À l’heure des repas, il régnait une ambiance conviviale dans le bistrot, et l’on peut même dire familiale. Si bien qu’un certain midi, chacun regarda entrer d’un œil interrogateur, presque suspicieux, une petite vieille aux cheveux blancs impeccablement permanentés, tenant un grand sac noir à la main. Celle-ci s’installa à une table entre M. Roger et Mme Gabrielle, et commanda un demi.
Bruno hocha la tête puis actionna sa pompe à bière. Quand il posa le demi sur la table de la petite vieille, cette dernière sortit de son sac un énorme sandwich qu’elle commença à manger avec gourmandise. Tout le monde la regardait et se taisait. L’ambiance n’était pas comme d’habitude ; elle était un peu lourde, tendue. Et lorsqu’il eut terminé son ragoût, M. Lelong ne se leva pas comme il avait coutume de le faire pour déclamer un poème de son cru.
On sentait qu’il fallait qu’il se passe quelque chose.
Et la nouvelle venue en prit conscience, car elle déclara soudain :
— Je m’appelle Henriette.
Voilà ce que tout le monde attendait. Un sourire apparut aussitôt sur la face ronde de Bruno, ainsi que sur la trogne rouge de La lorgne, puis sur le faciès ascétique de M. Lelong, de même que sur le visage extrêmement pâle de M. Roger, et enfin sur ce qu’il fallait bien appeler la bille de clown de Mme Gabrielle.
Henriette faisait désormais partie de la maison, de la famille, elle était acceptée, et chacun se présenta à son tour pour bien le lui signifier.
La nouvelle recrue revint le soir même, et sortit encore un énorme sandwich de son sac après avoir commandé un demi. La lorgne qui en avait déjà fini avec son propre sandwich, lui fit remarquer que ce qu’elle mangeait avait l’air sacrément bon vu le plaisir qu’elle montrait à mordre dans la baguette. Alors, pas bêcheuse pour un sou, Henriette lui proposa de lui en donner un morceau. D’abord confus, La lorgne accepta, et lorsqu’il eut à son tour mordu dans le pain, il s’exclama :
— Mais c’est drôlement délicieux ça ! C’est à quoi ?
Après avoir un peu hésité, Henriette lâcha :
— C’est au bœuf.
La lorgne hocha la tête en signe d’assentiment et répéta :
— C’est drôlement délicieux ça !
Comme Henriette n’avait pas été pingre quant au bout de sandwich qu’elle lui avait donné, il en distribua des petits morceaux à Bruno et aux autres habitués pour qu’ils puissent apprécier à leur tour. Et le verdict fut unanime : le sandwich au bœuf d’Henriette était un vrai régal.
Alors le lendemain midi, elle revint encore, et cette fois sortit de son sac six sandwichs.
— Allez-y, dit-elle, puisque vous les appréciez, c’est de bon cœur !
« Fallait pas ! » s’exclama chacun par principe, mais en se servant illico.
Bientôt on n’entendit plus qu’un bruit de mandibules en action, et même M. Roger qui avait armé ses gencives pour l’occasion, mastiqua avec conviction son sandwich. Évidemment, Henriette récidiva le soir même, mais alors que La lorgne, de loin celui qui appréciait le plus les sandwichs de la petite vieille aux cheveux blancs, venait d’avaler une bouchée, son faciès passa du rouge au cramoisi, et il recracha très vite quelque chose d’étrange qui atterrit sur le carrelage. Il se baissa aussitôt afin de déterminer de quoi il s’agissait, et tandis qu’il se redressait, bredouilla :
— Mais… mais, ma parole, c’est… c’est un œil !
Henriette afficha aussitôt un air de vieille dame indigne prise en flagrant délit de vol de plaque de chocolat par un vigile de supermarché, puis tandis que les autres répétaient le mot « œil », jusqu’à ce qu’il se mette à résonner dans tout le bistrot, elle commença à se livrer à une terrible confession.
***
Elle avait vécu pendant quarante ans avec Fernand, son tyran de mari, subissant ses brimades et son caractère de cochon. Cela aurait pu durer encore longtemps, mais allez savoir pourquoi, une semaine plus tôt, tout avait basculé en une poignée de secondes. Fernand lui avait reproché d’avoir mal fait cuire le rosbif qu’elle avait pourtant préparé avec tout son cœur comme d’habitude. C’était le genre de reproches qu’Henriette avait entendus des milliers de fois auparavant. Mais il faut croire que c’en était trop. Car soudain, mue par une impulsion des plus féroces, elle prit le grand couteau à la lame effilée qui avait servi à couper la tranche de rosbif, objet du mécontentement de Fernand, et le lui planta dans l’abdomen. Fernand se mit à pousser des cris aigus, ce qui accentua la rage d’Henriette qui ne parvint plus à se retenir de lui assener des coups de couteau. Le mari irascible en reçut une cinquantaine, peut-être même plus, jusqu’à ce qu’il se retrouve allongé sur le carrelage de la cuisine, baignant dans une flaque de sang.
Alors, Henriette prit place tranquillement à la table, et se mit à manger frénétiquement le rosbif, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien.
Puis elle se dit qu’il fallait qu’elle s’occupe du mort. Et prise d’une véritable fièvre culinaire, elle le traîna malgré son poids appréciable jusqu’à la salle de bains, et le fit basculer dans la baignoire. Elle se munit ensuite de tout ce qui allait être utile à son entreprise : couteaux, hache, scie électrique et même chignole.
Et elle s’improvisa bouchère, charcutière, désosseuse, décortiqueuse, émasculeuse… j’en passe et des meilleurs.
Elle fit du pâté avec le foie, l’estomac, la cervelle et même les poumons ; des tripes avec les intestins ; puis elle prépara les muscles, la chair, la peau et tout ce qui restait de comestible après les avoir hachés, dans deux grandes marmites, suivant la recette du bœuf bourguignon.
Ainsi, tout fut prêt à être mangé, à part bien sûr ce qui composait le squelette de feu son mari dont elle allait devoir se débarrasser plus tard.
Puis elle avait commencé à consommer du Fernand seule chez elle. Mais trouvant cela un peu triste, elle avait eu l’idée de venir au bistrot « Chez Dédé », où l’on pouvait justement apporter son manger. Tout avait alors bien commencé, mais il avait fallu qu’un maudit œil fasse des siennes.

****
Henriette sembla épuisée lorsqu’elle eut fini de raconter sa folle aventure. Elle regarda un à un ses amis de fraîche date. Ceux-ci affichaient un air sceptique. Henriette pouvait s’attendre au pire : qu’ils appellent la police, ou encore l’asile.
Mais il faut croire que les situations extrêmes, quasiment surréalistes, déclenchent parfois des réactions en rapport, car de son comptoir, Bruno demanda le plus simplement du monde :
— Et il vous en reste encore beaucoup dans vos marmites ?
— Pas mal, répondit tranquillement Henriette.
— Eh bien, on pourrait tous s’y mettre pour en finir, suggéra banalement La lorgne.
— Oui, car après tout, même si c’était un type insupportable, il est plutôt bon à manger votre Fernand, renchérit M. Lelong.
— Ah, préparé comme vous l’avez préparé, il est même succulent ! estima M. Roger.
— Oui, ça me change de mes pâtés, ajouta Mme Gabrielle.
Alors pour conclure, Bruno tapa du poing sur son comptoir en s’exclamant :
— Allons chercher les marmites, on va se faire un sacré gueuleton, et j’offre le Beaujolais !
Aussitôt dit, aussitôt fait. Et si le patron resta dans son bistrot pour préparer les tables, Henriette qui habitait à deux pas de l’établissement, partit chez elle avec les quatre habitués, et tout ce petit monde revint bientôt dans la bonne humeur, avec deux grandes marmites et même des terrines.
Bruno s’empressa alors de fermer le bistrot, puis avec Mme Gabrielle, il finit de placer les assiettes, les couteaux et les fourchettes sur les tables qu’il avait réunies et recouvertes de nappes en papier, tandis qu’Henriette et les autres s’activaient à la cuisine pour faire réchauffer les restes de Fernand à la sauce bourguignonne.
Ce fut un véritable banquet qui eut lieu ensuite, avec les pâtés en entrée, et le contenu des marmites en plat de résistance. Le tout fut copieusement arrosé de Beaujolais, ce qui eut pour effet d’égayer les convives qui n’étaient déjà pas d’humeur morose au départ.
Lorsque toutes les assiettes furent vides, M. Lelong se leva et déclama un poème qui fut chaleureusement applaudi, puis Bruno alla chercher un électrophone qui n’avait plus servi depuis le décès de sa femme dix ans plus tôt, et des valses musettes commencèrent à résonner dans le bistrot.
Alors, rouge de plaisir, La lorgne invita Mme Gabrielle, et Bruno sollicita Henriette qui se laissa bien vite griser un peu plus par une valse endiablée.
La fête battit son plein jusqu’à minuit passé, puis ressentant une bien légitime fatigue, chacun décida alors d’y mettre un terme.
Henriette s’en alla après que Bruno eut insisté pour qu’elle laisse les marmites et les terrines chez lui en lui promettant qu’il se chargerait de la vaisselle, et elle fit un bout de chemin avec La lorgne qui refusa poliment l’hospitalité qu’elle lui offrait, pour partir rejoindre son pont attitré.
Le lendemain, la petite vieille aux cheveux blancs se leva à 8 h après avoir passé une excellente nuit. Elle avait par ailleurs très bien digéré son repas de la veille, sans même avoir bu de tisane ou ingurgité de bicarbonate de soude comme à son habitude.
À midi, elle décida bien sûr d’aller rejoindre ses nouveaux amis. Mais comme il ne restait plus rien à manger de Fernand, elle dut se rendre à la charcuterie pour acheter une tranche de jambon.
Il y avait déjà une cliente dans la boutique, et la conversation qu’elle tenait avec la charcutière l’intrigua. En effet, elle parlait d’un clochard du quartier que l’on avait retrouvé mort sous le pont où il dormait habituellement. Bien sûr, Henriette pensa tout de suite à La lorgne, et un grand trouble l’avait envahie quand la commerçante lui demanda ce qu’elle pouvait lui servir. Elle demanda sa tranche de jambon d’une voix étranglée, et ne se montra pas aussi naturelle que d’habitude, quand elle répondit à la charcutière qui l’interrogea une fois de plus à propos de son mari, que celui-ci était toujours chez sa sœur en Nouvelle-Calédonie. C’était ce qu’elle avait trouvé pour expliquer sa disparition, alors que Fernand n’avait jamais eu de sœur. Mais pour l’instant, tout cela était secondaire, et Henriette se hâta de se rendre « Chez Dédé » afin d’être rassurée sur le sort de La lorgne. Mais ce ne fut guère le cas, car elle trouva le bistrot fermé. Les pires choses se mirent à trotter dans sa tête. Et elle fut la proie de la plus grande des angoisses jusqu’aux actualités télévisées du soir, où le présentateur fit état d’une étrange affaire concernant le patron d’un bistrot ainsi que quatre habitués des lieux, qui avaient été retrouvés morts de façon mystérieuse.
Henriette crut qu’elle allait défaillir et ne put fermer l’œil de la nuit.
Au petit matin, elle se rendit chez la marchande de journaux pour acheter la gazette du jour. Ce fut dans un état second qu’elle paya son journal, et ne répondit même pas quand la commerçante lui demanda si son mari était rentré.
Une fois de retour à sa maison, elle lut le journal qui consacrait quelques lignes à l’affaire. Cela suffit amplement pour qu’elle apprenne que les victimes qui étaient bien Bruno, La lorgne, M. Lelong, M. Roger et Mme Gabrielle, étaient apparemment mortes d’une intoxication alimentaire, ce que devraient confirmer les autopsies.
Ainsi Henriette se dit que Fernand était bien un poison comme elle l’avait toujours pensé. Seulement, il l’avait tellement empoisonnée durant leurs nombreuses années de vie commune, qu’elle avait fini par être immunisée, ce qui n’était évidemment pas le cas de ses nouveaux amis.
Elle fit sa valise, se vêtit de son manteau noir à col d’astrakan, puis partit. Elle allait se rendre à la police, avouer le meurtre de Fernand, afin de s’exonérer d’une certaine manière de la mort de ceux qui avaient pour très peu de temps apporté du soleil dans son existence bien sombre. Elle avait conscience qu’il ne lui était plus utile de rester en liberté, que la vie, le quotidien, ne seraient plus supportables sans eux.
Et elle n’en fut que plus convaincue en passant devant le bistrot dont les volets étaient fermés, dissimulant ainsi tristement l’affichette jaunie sur laquelle on s’était appliqué à écrire jadis au gros feutre noir :

ON PEUT APPORTER SON MANGER

Patrick S. VAST - Juin 2008


mercredi 24 septembre 2008

La lune de Goodis


David Goodis, dit « le Lautréamont du polar », mais en tout cas l’un des maîtres de la Noire, dans son esthétisme, sa respiration, son souffle intemporel. « La lune dans le caniveau », où le meurtre perpétré par un contexte, un quartier, une rue, un destin. Ensuite, il y a eu un film, dans la même urgence frémissante, dans l’ombre de la Noire.

mardi 23 septembre 2008

La fille de nulle part

"La fille de nulle part", un grand Fredric Brown qui excelle aussi bien dans le polar que la S-F. Une fille de nulle part qui n'est peut-être pas si loin que ça, ce qui constitue toute la quintescence du roman et de son suspense.

lundi 22 septembre 2008

Archie

Archie Shepp ou le free, le jazz dans toute sa liberté, sa créativité sans limites, son effervescence universelle.

dimanche 21 septembre 2008

Crimes parfaits et imparfaits


Le crime est parfait et parfois imparfait. À partir de ces deux axiomes, on peut décliner moult histoires, et autant de short stories, la nouvelle convenant parfaitement à ce genre d'exercice. Plusieurs pages de plaisir avec Louis C. Thomas, l'un des grands du polar français, sur la perfection ou l'imperfection dans l'art de la transgression.

samedi 20 septembre 2008

La crime

"La crime", un film de Philippe Labro de 1983. Pouvoir, intérêts financiers, sexe, toute la panoplie d'un monde corruptible, d'un monde invisible et réel, qui en est d'autant plus terrifiant, qu'il se manifeste de façon occulte.

jeudi 18 septembre 2008

Le chien jaune

"Le chien jaune", c'est le Simenon des ports, des meurtres au brouillard, là où il excelle le plus. La Bretagne, une ville sous la pluie fine, le crachin de l'amertume, des personnages qui traînent leur sort, comme un vieux chien, qu'il soit jaune ou non, mais qui ne recherche plus les caresses de la vie.

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mercredi 17 septembre 2008

Witness

« Witness » un film de Peter Weir de 1985, avec Harrison Ford , Kelly McGillis , Josef Sommer , Lukas Haas.
Un polar singulier puisque se passant au sein de la communauté Amish, ce qui donne à l’ensemble un côté décalé du meilleur aloi. La violence qui s’introduit dans un monde qui la combat par un pacifisme assumé, voilà qui bouscule bien des us et coutumes du genre et fournit un film des plus intéressants.

mardi 16 septembre 2008

Glenn Mood

C’est un éclat de swing, une sorte de GI’s boogie. « In the mood », Glenn Miller and his orchestra, où comment grimper aux arbres par une nuit de folies, après la pluie.

lundi 15 septembre 2008

Après la pluie


Frédéric H. Fajardie qui nous a quittés le 1er mai dernier, avait plus d’un tour dans son sac. Apparenté au mouvement néo-polar qui sévit en réaction à l’ère giscardienne, il commit plusieurs romans et nouvelles de cette veine. Mais sa passion de l’Histoire avec un big H, l’a fait s’étendre dans des romans de toutes factures. Avec « Après la pluie » il réalise une parfaite synthèse du polar et de la reconstitution historique, décrivant une époque qui suit la Seconde Guerre mondiale, avec ses vestiges de zazous, de résistants, de milicos, dans un Paris existentialiste, dans une France qui se remet en marche.
Une bonne intrigue sur fond de renouveau postgestapiste, un polar de ceux qui font date, c’est la cas de le dire.

dimanche 14 septembre 2008

Boucherie fine

« Mam’zelle Hélène, mam’zelle Hélène ». C’est par ce véritable leitmotiv que se conclut le film de Claude Chabrol de 1970, « Le boucher ». Un rôle taillé sur mesure pour Jean Yanne qui met sa causticité au service d’un gars déboussolé par trop de guerres, trop de violence : un serial killer atteint du virus des rizières ou du djebel, complètement déjanté lorsqu'il quitte sa boutique en emportant ses outils de travail. Un grand film, le meilleur qu’il ait réalisé selon Chabrol il y a quelques années.

samedi 13 septembre 2008

Un blues pour chaque jour

« Everyday I have the blues », où quand Memphis Slim, le plus Parisien des bluesman ralentit son boogie légendaire pour nous offrir un soupçon de spleen quotidien.

vendredi 12 septembre 2008

Coma

Le nom de Frédéric Dard est passé à la postérité avec San-Antonio, et on peut le regretter vu le nombre de polars de qualité hors SA qu’a écrit ce romancier. Or, « Coma » fait bien partie de ceux-là. Une histoire qui confine au fantastique, un grand coup de maître !

jeudi 11 septembre 2008

Touchez pas au grisbi !


Il y a quelque temps, on nous a parlé de traider de hold-up virtuel, d’argent qui disparaît sans vraiment disparaître : enfin que du saugrenu.
Alors, on a pu se prendre à rêver aux véritables magots qui disparaissaient, aux billets de banque qui sentaient l’encre d’imprimerie, à l’argent qui n’était pas illusoirement virtuel, mais qui s’appelait, grisbi, fric, flouze, oseille, pognon, artiche, blé… enfin du vrai de vrai, avec un véritable monde de voyoux et de voyousses et non pas de traiders et autres mondes aseptisés. On s’est pris à rêver de Simonin, de Becker.

mercredi 10 septembre 2008

JF partagerait appartement

Qui aura encore envie de chercher une colocataire après avoir vu ce film ? En 1992, un excellent thriller de Barbet Schroeder sur le thème des jumeaux et de la dualité avec Bridget Fonda, Jennifer Jason Leigh, Steven Weber.

mardi 9 septembre 2008

Put the blame on mame

Une chanson mythique pour un film qui ne l’est pas moins. « Put the blame on mame », Rita Hayworth dans « Gilda », où quand la Noire se teinte de reflets argentés.

lundi 8 septembre 2008

Les yeux sans visage


Quand le fantastique s’allie au polar, cela donne un chef d’œuvre comme le film "Les yeux sans visage" qu’a réalisé en 1959 Georges Franju. La fille d’un chirurgien est défigurée dans un accident, et celui-ci, (Pierre Brasseur), se met en tête de remplacer son visage. C’est le début d’une quête machiavélique…

dimanche 7 septembre 2008

L'art de Mildred

Qui se trouve, et surtout que se passe-t-il dans "La chambre du haut" ? Tout l'art de la romancière américaine Mildred Davis se trouve instillé le long de ce roman au dénouement surprenant.
Du grand art de suspense !

samedi 6 septembre 2008

Vibr'Hampton

Le vibraphone de Lionel Hampton nous allège l’atmosphère et rythme le cœur qui s’emballe en harmonie, comme par exemple dans un petit « Flying home » de 1957.

vendredi 5 septembre 2008

Bon Dieu ! mais c'est bien sûr !


C’était le temps de la RTF, la télé publique sans pub et sans paillettes : l’un n’allant pas sans l’autre. Il y avait une série polar épatante qui s’appelait « Les 5 dernières minutes », avec un inspecteur Bourrel qui clamait toujours à la fin, juste avant de donner la solution de l’énigme, l’expression rituelle :

jeudi 4 septembre 2008

Marilyne de Boulogne


Les éditions Ravet-Anceau se sont lancées à bon escient dans une collection polar intitulée « polars en Nord », dont l’action des romans se déroule notamment dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie.
« Marilyne de Boulogne », entendons par là, Boulogne-sur-Mer, en fait bien évidemment partie.
C’est un bon polar, décrivant les déboires professionnels et privés d’une femme flic, la recherche d’une zonarde disparue, une série de personnages sinistres et/ou pittoresque : de quoi constituer une bonne intrigue écrite par Michel Vigneron, un homme du métier

mercredi 3 septembre 2008

Le géant inachevé

« Le géant inachevé » : un voyage dans la Flandre profonde que nous offre Didier Daeninckx avec ce roman. Un meurtre mystérieux, une confession sur un mini K7, une ambiance des plus noires pour l’inspecteur Cadin qui s’est fait hazebroucker.
Bon roman, bonne facture, bon trip au pays des géants et de ses intrigues.

mardi 2 septembre 2008

N'oubliez pas l'artiste !


Un personnage principal qui dessine à la craie sur les trottoirs, voilà qui n’est pas commun. Jadis, on voyait ce genre d’artistes de rues. Mais il faut dire que « Noubliez pas l’artiste ! », se déroule au début des 60’s. Ambiance d’époque garantie pour un grand Delteil sur fond de guerre d’Algérie. Quand Histoire et histoire bien ficelée se côtoient, tout est pour le mieux pour le lecteur.

lundi 1 septembre 2008

"Hound dog " Taylor


Roi de la slide boogie, "Hound dog" Taylor continue d’illuminer les 12 mesures étincelantes.