samedi 28 février 2009

Dans la chaleur de la nuit


1967, « Dans la chaleur de la nuit », (« In the heat of the night »), avec Sidney Poitier en détective black.
Le Mississippi, The Deep South et une histoire de meurtre. La ségrégation n’a pas encore rendu son dernier souffle salement chargé. Les meurtriers ne sont pas forcément ceux que l’on croit ou ceux que l’on veut faire croire.
On brûle sa vie dans la chaleur de la nuit avec la plainte profonde de Ray Charles répondant à la violence par un gospel plein de ferveur.


vendredi 27 février 2009

Sweet Soul Music

Quand le blues devient rythm’ et se mue en une sweet soul music venue égayer encore plus une journée où l’on a appris que sa nouvelle fantastique « L’affaire Nokobva », fait partie des 10 lauréats du concours 2008 organisé par les Éditions Saint-Martin.
Ce n’est pas une private joke, c’est du réel et du sérieux.
Et maintenant, let’s rythm !

jeudi 26 février 2009

Aime le maudit

Il ne pouvait y avoir que Siniac pour détourner avec malice un titre de Fritz Lang. Pierre Siniac, la maître du "Fanpolar", le polareux déjanté et surréalsite. L'André Breton de la Noire, le Dali du thriller glauque. Drôle d'intrigue, (j'ai failli écrire drôle de drame), que la réunion des convives du Vampir's Club. Jeu de chaises musicales particulier, et c'est en plus dans un de ces petits bouquins à la jaquette jaune frappée d'un masque noir et d'une plume !

mercredi 25 février 2009

Un étranger dans la maison

"Un étranger dans la maison" de Patricia MacDonald, ou comment produire un thriller des plus efficaces. Un enfant de 4 ans disparaît, puis réapparaît 11 ans plus tard. Thème récurrent, mais toujours propice à moult partitions. L'enfant revenu est étrange, et pour cause ! Que s'est-il passé durant les 11 années écoulées ? Et au fait, qui l'a enlevé ? Et pourquoi ?
Ce livre m'a fait passer comme une flèche les 7 heures de train Corail obligatoires entre Toulouse et Paris en 1988. C'est tout dire !

mardi 24 février 2009

The Chet

Chet Baker, comme le tournis de la clope du petit matin blême au bout d’une nuit sans fond, émergeant des bouges de minuit, à travers les ruelles sombres de l’absolu infini.
Et en illustration, un extrait d'une émission de jazz comme savait en concocter la très regrettée ORTF à 0% de matière pub en 1964.

lundi 23 février 2009

J'ai pas sommeil

"J'ai pas sommeil", un film de Claire Denis en 1994, n'est pas a priori un polar. Plutôt une histoire de moeurs, comme on pourrait dire. Une jeune Lituanienne débarque à Paris... En parallèle, un couple en dérive, joué par Bétrice Dalle et Vincent Dupont. Puis il y a le frère de ce dernier, qui est un travesti ambigu, à la vie dissolue. Et c'est là que ça tourne polar, puisque ce personnage est fortement inspiré de Thierry Paulin, le tueur de vieilles dames, qui a sévi à Paris dans les années 80. Le polar s'inspire des faits divers, du quotidien, sordide comme magnifique. Dans le cas de ce film, il nous entraîne vers les abîmes, avec une brochette d'acteurs qui enseignent ce qu'est la comédie de qualité.

vendredi 20 février 2009

Sur un air des Platters



« Twilight Time » des Platters. Pour Tom, cela évoquait les plages de Miami ou de la West Coast. Le sable chaud, l’ambre solaire et les vagues. Un hymne chaloupé comme des pin-ups fifties léchant leur glace à la fraise.
Tom en rêvait de soleil et de nuits moites sous les palmiers.
Mais en guise de moiteur, il avait droit à la lourde ambiance étouffante d’un bastringue enfumé du Bronx : un affreux bouge irrespirable où dans un pogo chronométrique, des punks s’excitaient au son d’un groupe au rythme saturé.
New-York, les junkies, les punks… Tom en avait la nausée. Il rêvait de « Twilight Time », des Platters. Sortir du trou, sortir de son trou puant le chanvre, s’extirper d’une nuit no way out.
Il passa sa main sous son blouson de cuir bon marché, et sentit que ça poissait. En même temps, un vertige accéléra le rythme de son cœur en un mouvement tatychardique.
Il voulut se lever de sa chaise. Pour cela, il dut faire un violent effort qui l’obligea à serrer les dents.
Il parvint à se soulever, chancela, et s’écroula d’un coup sur le plancher graisseux du bouge.
Le groupe punk continuait de marteler son hymne métronomique, mais Tom ne l’entendait plus.
Dans sa tête coulait une douce mélodie, une harmonie de voix, les Platters dans une synchronie musicale.
Allongé sur le sol, Tom écouta religieusement « Twilight Time ».


Quand le morceau se termina, il avait oublié la ruelle sombre encombrée de poubelles puantes où il avait reçu un coup de couteau par un junky au bout du rouleau. Il voyait une vague venir s’échouer sur le sable doré d’une plage de Californie. Et c’est avec le sourire qu’il s’en alla s’échouer dans le monde de l’invisibilité, bercé par un air des Platters.


Patrick S. VAST - février 2009


jeudi 19 février 2009

Les ogres

Il s'en passe de drôles de choses dans la grande maison de Virginie et de Pierre-Armand. Surtout pour les employées de maison qui pensent avoir trouvé en plus d'un job, le gîte et le couvert. Oui, mais, le couvert, chez des ogres... puis, il y a une chambre à l'étage... ah, les chambres du haut ! Un must en matière de polar ! Et enfin, il y a la plume de Michel Lebrun. Alors...

mercredi 18 février 2009

Compartiment tueurs




À la fin 1983, un jeune Algérien a été jeté du train de nuit Bordeaux-Vintimille. Rien à voir avec le roman de Japrisot ou le film de Costa-Gavras. Mais il se trouve qu’à cette époque, j’ai emprunté ce train assez souvent sur le tronçon Montauban-Toulouse.
Dans le roman, l’histoire est tout autre. Une jeune femme retrouvée assassinée dans un compartiment, et les témoins qui disparaissent à leur tour. Enquête, et un bon polar bien ficelé.
En 1965, Costa-Gavras mettait l’intrigue en scène avec une belle brochette d’acrices et d’acteurs.
Au final, deux petites perles à lire ou à visionner encore après tout ce temps.





mardi 17 février 2009

Chris Barber

Aussi British que Barnaby, voici Chris Barber qui a su faire swinguer la blanche Albion, et ce, dès les fifties.

dimanche 15 février 2009

Barnaby

En décembre, je m’apprêtais à écrire une note sur l’inspecteur Barnaby, lorsque j’ai appris la mort de Derrick. J’en reviens donc à Barnaby en ce dimanche, jour où la 3ème chaîne de la télévision française avait coutume de délivrer un épisode toujours merveilleusement embrouillé et d’autant plus efficace de notre fin limier. Barnaby, c’est un peu comme l’Écossais Taggart qui sévissait jadis sur l’ex-ORTF éclatée : des histoires élaborées qui ne tombent pas dans la facilité, et donnent au polar ses lettres de déduction.
Avec Barnaby, c’est en plus The british touch, le tea o’clock, la campagne anglaise qui fleure bon la terre et l’herbe fraîche, et les cadavres qui ne sont pas de reste en la matière. C’est l’héritage de Doyle et de Mrs Christie, dans un environnement où l’on aimerait bien se hasarder à un parcours de golf.


samedi 14 février 2009

Le chat


Le chat, créature de l’imaginaire, du mystère propre au fantastique comme au polar. Simenon ne pouvait qu’exceller dans le traitement de cette présence à la fois furtive et enveloppante dans un pavillon de banlieue. La banlieue que l’on n'appelait pas encore « les quartiers », qui était pavillonnaire. Mais déjà, l'ère des « barres » s’annonçait, et l’on démolissait les immeuble à visage humain pour construire les pendants de l’aliénation. La banlieue et ses pavillons des années cinquante se désagrégeait, tout comme un couple chez qui l’arrivée d’un chat va précipiter la rupture sans retour.



Pierre Granier-Deferre en réunissant en 1970 Gabin et Simone Signoret, ne pouvait que signer un chef d’œuvre de la meurtrissure inéluctable, un grand film noir, une histoire de l’irrésolu.

vendredi 13 février 2009

9X9

En 1971, un groupe pop sortait un morceau fort sympathique : "Nine by Nine". Avec le recul et le temps, il sonne tout à fait jazz manouche et tisse des ambiances du meilleur effet.

mercredi 11 février 2009

Riz amer

"Riz amer", ("riso amaro"), un film de Giuseppe de Santis en 1949 avec Vittorio Gassman, Raf Vallone, et bien sûr Silvana Mangano.
Le polar à la sauce néo-réalisme italien, saupoudrée de marxisme. Toute la dimension sociale du film noir, avec son pendant de sensualité et même de swing.

mardi 10 février 2009

Les sirènes de minuit

Jean-François Coatmeur fait sans aucun doute partie de mes auteurs de polar hexagonaux favoris. Avec lui, les intrigues sont bâties au cordeau, le suspense ciselé avec précision, pour au final nous offrir un thriller clé en main, solide et de toute beauté.
Avec "Les sirènes de minuit", il s'exerce à un art difficile : celui du polar politique, et même du polar de politique-fiction, pour imaginer une France sous un régime totalitaire, où les complots, le racisme, les miasmes du totalitarisme étouffant, se côtoient pour uniquement le pire.
Un grand roman, à déguster à satiété.

lundi 9 février 2009

Le Pacha

« Le Pacha » de Lautner, ou quand jazz et polar battent sur le même tempo, quand le moite et la moïse swinguent jusqu’à l’aube, rythmés par des percussions dans l’urgence, tandis que s’élève une voix qui s’essouffle en mille péripéties.
Et de tout cela, il nous reste une bande-son, un gainspolar qui bat dans le cœur en alerte d’une contrebasse.


samedi 7 février 2009

La Horse

Pierre Granier-Deferre en 1970, avec bien sûr Gabin, en chef de clan qui n'a rien de sicilien, mais est tout ce qu'il y a de plus normand. Avec les étangs et les marais en guise d'hommes de main pour tenir tête aussi bien aux truands qu'aux flics, surtout quand le patriarche est aussi fermé que la campagne environnante. Jubilatoire !

vendredi 6 février 2009

Le crime de l'Orient-Express

« Le crime de l’Orient-Express » ; le train, c’est comme pour le blues, un élément fondamental et inépuisable. Mais quand il s’agit d’Hercule Poirot, il ne peut s’agir que d’un train de prestige qui nous fait voyager et rêver à travers les paysages et les pages, où l'on croise un crime à plusieurs mains ; sans doute ce qu'il y a de plus jubilatoire pour un détective belge à la moustache cirée.


mardi 3 février 2009

Swing it !

lundi 2 février 2009

Un frisson dans la nuit


« Un frisson dans la nuit », (« Play Misty for me », de et avec Clint Eastwood en 1974. 16 ans avant « Fatal attraction », Eastwood met en scène un personnage de femme en proie à mille démons intérieurs qui s’en vient bouleverser la vie de celui sur lequel elle a jeté son dévolu. Un peu manichéen comme film pourrait-on penser ? D’un côté le bien, de l’autre le mal, tous deux absolus, l’ensemble dans un décor paradisiaque. Eastwood a toutefois su éviter l’écueil du « monstre » hollywoodien, tel qu’on peut justement le voir dans « Fatal attraction », ce monstre que l’on croit trépassé et qui resurgit indéfiniment, gâchant des fins qui auraient pu être anthologiques.
Dans l’ensemble un thriller qui a marqué son temps et qui se laisse revoir.

Dans le film, la femme qui va surgir dans la vie du personnage de disc-jockey joué par Eastwood, lui demande de lui passer « Misty » d’Erroll Garner. D’où le titre original du film. Alors, passons-nous donc un petit « Misty » pour bien se glisser dans l’ambiance.

dimanche 1 février 2009

Assurance sur la mort


« Assurance sur la mort », (« Double indemnity »), un chef d’œuvre de Bill Wilder en 1944. Escroquerie à l’assurance, meurtres : tous les ingrédients d’un excellent film qui puise sa narration dans un roman de James M. Cain, et dont le scénario a été peaufiné par Raymond Chandler himself ! Que du beau monde et du beau texte pour un film noir hors pair.
Et bien sûr, n’oublions pas les béquilles ! Ah, les béquilles !